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Jaber Lutfi

Du 15 mai 2021
Au 20 juin 2022
Passée
C’est un souhait que j’avais depuis que j’ai ouvert ma boutique: réserver un mur pour y accrocher des oeuvres d’artistes de la région, pour que vous puissiez, et qu’on puisse tous, les découvrir. Alors c’est fait!
Pour mon plus grand plaisir, ce premier tableau, intitulé “Chariot” est l’œuvre de Jaber Lutfi, un artiste de St-Tite.
Artiste peintre né au Liban. Vit et travaille à St-Tite (Mauricie, Québec).
Formé d’abord à l’atelier de Francine Labelle, Jaber Lutfi a obtenu un baccalauréat en arts plastiques de l’Université du Québec à Montréal en 1990.
Il a présenté plus de 30 expositions individuelles dans plusieurs centres culturels et maisons de la culture et dans des galeries privées notamment à la galerie Palardy (Montréal), la galerie SAS (Montréal) et la galerie St-Laurent+Hill (Ottawa).
Il a participé à de nombreux événements collectifs en art contemporain dont Art Souterrain, Papier et Collectionner l’art.
La presse spécialisée a couvert régulièrement son travail (Vie des arts, Voir, Radio-Canada et le Devoir entre autres).
Je peins à l’acrylique des tableaux figuratifs évoquant un théâtre archaïque où des
personnages costumés jouent des extraits de récits indéterminés. Ce sont des clairs-obscurs peints en de multiples couches colorées et translucides. Quoique précis ils restent paradoxalement semblables à un magma à la surface duquel apparaît une image mouvante. Mes tableaux oniriques se construisent par association d’idées.
Mes inspirations diverses mêlent Van Eyck et Picasso, Bosch et Michaud.
Lors d’une expérience en dessin dont le procédé rendait les compositions à jamais invisibles aux yeux des autres, j’ai voulu vérifier si le spectateur est toujours essentiel à mon désir de dessiner. L’art est-il toujours pour moi affaire de séduction et de communication? Dans ma solitude ai-je plaisir à faire œuvre d’art?
Constat exaltant : seul je suis encore artiste… mais tellement plus fou!
L’œuvre solitaire est surabondante.
L’improvisation foisonnante combinée à la figuration théâtralisée induisent plusieurs couches d’écritures entrecroisées. C’est un débordement chaotique. Dans l’enchevêtrement inextricable de signes innombrables s’immiscent tant de désirs et discours divergents qu’il m’est impossible d’anticiper le tableau. Je m’y égare nécessairement. Il me faut assembler morceau par morceau, à même le chaos, une image parmi d’autres possibles.
Mes tableaux sont une image de comment naissent les images avant d’être communiquées. Ils montrent des images qui se créent en combat avec ou contre la culture et considèrent les similitudes entre culture et religion. Ils pointent du doigt comment la culture agit en filtre entre l’art et la réalité pour construire le monde à coup de fictions.
Comme le rêve d’un autre nous parvient sous la forme réduite du récit, l’art d’un autre nous parvient sous la forme réduite du tableau. Comme il ne suffit pas d’un récit pour rendre compte d’un rêve, il ne suffit pas du tableau pour rendre compte de l’art. J’ai entrepris il y a quelques années une tournée de peinture devant public intitulée Parade nuptiale où je peins durant un mois un seul tableau par escale en présence de petits groupes de spectateurs. C’est une tentative pour entraîner l’amateur d’art au plus proche, au plus vivant, de ma pratique picturale.
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